BIENVENUE DANS LE DATATAÏSME
  • Blog
  • Présentation
  • Revue de presse
  • Achat Livre
  • Contact

Une autre histoire du monde

29/6/2025

0 Commentaires

 
Photo
Le dataïsme considère que l’univers répond à des règles de traitement de l’information que la science extrait progressivement, au fil de ses progrès. Les mathématiques permettent ainsi de parler un langage commun entre les disciplines en traduisant les évènements en données traitées. ​

La tendance universitaire est à l’interdisciplinarité qui cherche à utiliser les apports d’une expertise dans d’autres domaines. Les sciences sociales et économiques s’attachent à se rationnaliser par des études statistiques, tandis que le digital fait tomber les murs entre les métiers. Ce n’est que le prolongement de l’intuition posée par Descartes, que tout phénomène doit pouvoir s’expliquer par des « lois » mathématiques. 
L’approche dataïste s’avère un outil puissant pour comprendre le monde et interagir avec lui de façon proactive. C’est donc une philosophie particulièrement adaptée pour l’homme qui ne peut plus s’appuyer sur le religieux et qui a perçu les limites de l’humanisme depuis trois siècles. Comme pour ces paradigmes, le dataïsme nous met face à une transcendance : l’être humain est un pion au milieu d’un écosystème bien plus large que ce qu’il peut appréhender naturellement. Platon distinguait déjà dans La République le Visible du monde des hommes (dans la caverne) et de la Vérité du monde des idées (à la lumière du soleil). Thomas d’Aquin formalise dès le XIIIe siècle comment foi et raison peuvent s’intégrer en les faisant cohabiter à deux niveaux différents : les choses sont réelles ou non, tandis que ce qu’on dit est conforme ou non à la volonté de Dieu. Lorsque la pensée scientifique a commencé à s’imposer, cela a permis de négocier les incohérences entre la réalité du monde humain et la foi du religieux. Le dataïsme suit la même voie de replacer la réalité des hommes dans un univers plus large qui ne nous est pas directement accessible, car se définissant à un autre niveau, celui de l’information et de son traitement.
​
Les lois de la physique, la biologie et la chimie n’ont pas attendu l’apparition d’homo sapiens pour définir le fonctionnement de l’univers. Il y a donc là-aussi une vérité du monde dépassant la réalité des humains. La vérité transcende le réel. Pour le dataïste, si l’information apparait désormais au centre du fonctionnement de nos sociétés, ce n’est que le résultat d’un processus en cours depuis longtemps : le monde actuel n’est que le nouveau chapitre d’une histoire où l’information a toujours été au cœur de l’histoire de l’homme. C’est l’hypothèse justement développée par l’historien Yuval Noah Harari d’abord dans son ouvrage Sapiens, puis dans Homo Deus où il cherche à identifier les tendances de demain à partir des logiques sociétales à l’œuvre aujourd'hui et hier : « Dans une perspective dataïste, nous pouvons interpréter l'espèce humaine tout entière comme un seul système de traitement de données, dont les individus seraient les puces. L'histoire serait alors le processus qui vise à améliorer l'efficacité de ce système ». 
0 Commentaires

Pourquoi le populisme prospère-t-il à l'ère du dataïsme ? Une exploration tirée de "Bienvenue dans le dataïsme !

9/6/2025

0 Commentaires

 
Le dataïsme appréhende le monde comme un vaste flux d'informations traitées par des algorithmes, redéfinit notre économie, notre politique et nos relations sociales. Une des conséquences les plus frappantes de cette ère nouvelle est la manière dont elle semble favoriser le développement du populisme. Mais pourquoi cette convergence ?
Photo

1) La désintermédiation : une aubaine pour le discours populiste
L'un des piliers du dataïsme est la désintermédiation. Les canaux traditionnels d'information et d'influence, tels que les médias établis et les partis politiques classiques, voient leur rôle d'intermédiaire s'affaiblir. Cette évolution ouvre un espace que le populisme investit avec succès, en cherchant un échange direct avec le peuple, contournant ainsi les filtres habituels. 
Le populisme "se fond dans le dataïsme qui, justement, rejette l’intermédiation de l’individu et prône l’échange direct du peuple avec le peuple". Cette rupture permet aux figures populistes de s'adresser directement à une large audience, sans filtre. Gianroberto Casaleggio et Beppe Grillo, avec le Mouvement 5 Étoiles en Italie, ont utilisé un blog pour identifier les attentes des électeurs et leur "tenir le discours qu’ils souhaitent", adaptant leur message en continu grâce à l'analyse des données issues des échanges avec les électeurs sur ce même blog.

Nous sommes entrés dans une "société des émotions". Sur les réseaux sociaux, vecteurs privilégiés du dataïsme, l’émotion est souvent plus forte que la raison. Et comme l’émotion négative se révèle plus performante que l’émotion positive,  Les partis extrémistes et les discours populistes, qui s’exprimant mieux sur les émotions négatives, permettent de polariser le débat public et de rebondir sur les colères. Chaque nouveau récit s’adresse à notre rationalité, mais en passant par nos émotions, carburant du populisme


2) L'effritement de la confiance : le populisme en embuscade
Les algorithmes qui régissent notre expérience en ligne nous enferment souvent dans ce que l'on nomme des "bulles de filtres", limitant notre exposition à des perspectives diversifiées. Ces bulles peuvent se transformer en "chambres d'écho médiatique", où les narratifs populistes sont amplifiés et répétés, "gagnant en crédibilité" sans confrontation critique. Dans cet univers, la notion même de vérité objective devient malléable, et "trop d’information tue l’information", favorisant la propagation d'infox.

Le dataïsme s'accompagne d'une remise en cause des représentants de l’autorité publique et d'une défiance envers les "experts de la vérité". L'affaiblissement de la parole des experts est notable. Le populisme se nourrit activement de cette défiance, se positionnant comme une alternative "anti-système", un discours qui résonne particulièrement dans une société où les corps intermédiaires sont contestés.

3)  Le populisme : maître des outils dataïstes et des dynamiques identitaires
Les acteurs populistes ont rapidement compris comment utiliser les outils du dataïsme à leur avantage. Ils ont, en quelque sorte, "épousé l'algorithme" pour construire des machines politiques efficaces. L'analyse de données permet un ciblage précis des messages, et la viralité inhérente aux réseaux sociaux assure une diffusion rapide des idées, même les plus clivantes. La montée du populisme dans les démocraties occidentales se renforce d’une parole libérée sur des médias où les prises de position les plus engagées sont les plus visibles par le jeu des partages et des likes.
De plus, le dataïsme, en favorisant le rejet de l'intermédiation et en permettant à l'individu de se connecter à des communautés choisies, peut exacerber les revendications identitaires. Les réseaux sociaux permettent à des communautés de se former et de se renforcer autour de marqueurs identitaires spécifiques. Le populisme puise souvent sa force dans ces dynamiques, en s'adressant à des groupes qui se sentent incompris ou menacés, et en opposant une "multitude" partageant "les mêmes données pour construire la même fiction" aux élites ou à d'autres groupes.


En conclusion, ce n'est pas tant que le dataïsme engendre le populisme, mais il lui fournit un écosystème et des instruments qui en amplifient la portée et l'efficacité. La convergence entre la "société de l’information" et les stratégies populistes pose des défis majeurs à nos démocraties.  Il est donc nécessaire de remettre en place des contre-pouvoirs afin défendre le débat démocratique et soutenir la vérité.


0 Commentaires

La société cyberpunk ! une intuition du dataïsme

1/6/2025

0 Commentaires

 
Le mouvement Cyberpunk né dans l'univers geek des années 80 mettait en scène un futur proche où la technologie s'imposait dans notre quotidien avec des héros intégrant nativement l'ère de la post-vérité. Le rapprochement d'Edouard Fillias avec la société d'aujourd'hui est éclairant.
Je partage ici la réflexion d’Edouard Fillias, CEO de JIN, qui revient sur l’Univers cyberpunk projeté par certains artistes des années 80, et notamment William Gibson en … 1984 (!). Il observe que la dystopie a rejoint notre réalité.  Neuromancien (qui aura le droit à deux suites) est considéré comme une œuvre de référence de ce mouvement et ses influences dans Matrix, Ghost in the shell et Player One sont évidentes. Mais ce serait oublier Blade runner sorti sur les écrans deux ans plus tôt et tiré de l'œuvre écrite en 1966 par Phlip K. Dick dont on peut apprécier le joli titre : " les androïdes rêvent-ils de moutins électriques ?". A travers la description d'un monde où l'humain s'hybride de plus en plus avec la machine et le virtuel, il s'agit à chaque fois d'interroger ce qui fonde notre humanité. A l'heure où l'intelligence s'autonomise et devient abondante, la question n'a jamais été autant d'actualité.

Contrairement à ce que prévoyait George Orwell en 1948, ce n’est pas un état autoritaire qui nous y a conduit, mais nos choix conscients dans un monde dataïste.
0 Commentaires

    Author

    Docteur en sciences de l'information et de la comunication, Laurent Darmon est le Directeur de l'Innovation de l'une des dix premières banques du monde

    View my profile on LinkedIn

    Archives

    Juillet 2025
    Juin 2025
    Mai 2025
    Avril 2025
    Mars 2025

    Categories

    Tous
    Cinéma
    Cinéma
    Data
    Ecole
    Livre
    Politique
    Pré Dataïsme
    Société
    Technologie

    Flux RSS

Proudly powered by Weebly
  • Blog
  • Présentation
  • Revue de presse
  • Achat Livre
  • Contact